mercredi 30 juillet 2014

Le pronom personnel neutre « hen » fait son entrée dans le dictionnaire suédois

Le prochain dictionnaire de l’Académie suédoise fera une place au pronom neutre « hen », dès avril 2015.

Le rédacteur en chef du dictionnaire, Sven-Göran Malmgren, a reconnu que l’Académie a débattu le sujet pendant plusieurs années. « Nous voulions être sûrs que ce n’était pas seulement un effet de mode », a-t-il déclaré à la Radio suédoise (Sveriges Radio), avant de revenir sur l’usage désormais commun du terme, et sur la fonction qu’il remplit.

Couverture du premier livre suédois qui utilise le pronom neutre « hen »  :
Kivi et le chien monstrueux

Le pronom a déclenché une vaste controverse quand il a été utilisé en 2012 par un éditeur dans le livre pour enfants, Kivi et le chien monstrueux par Jesper Lundqvist. Dans l'ouvrage, « hen » remplace «  on » (elle) et « han » (il). Son livre introduisait également des termes neutres tels que « mappor » (mapa) et « pammor » (paman) en lieu et place de « maman » et « papa » (mammor et pappor en suédois).

Toujours en 2012, un catalogue publié par l’une des plus grandes chaînes de jouets en Suède représentait des garçons jouant à la poupée et des filles avec des répliques de mitrailleuses, le tout pour briser les stéréotypes sexués dans la société suédoise. Notons que plusieurs études tendent à prouver que cette distribution des jouets pourrait bien avoir une origine biologique dès la prime enfance.

Même si le mot « hen » rentre dans le dictionnaire, plusieurs critiques s’opposent encore à son emploi selon Lena Lind Palicki qui a rédigé cette entrée du dictionnaire : « Des personnes âgées et des ruraux n’aiment pas le mot », a-t-elle déclaré à la Radio suédoise (Sveriges Radio). « Beaucoup de locuteurs n’utiliseront pas le mot, même s’il se retrouve dans le dictionnaire. Je ne pense pas qu’il y ait eu un autre mot aussi controversé de l’histoire ».

Le dictionnaire de l’Académie donnera deux sens au terme « hen ». Le premier décrira des situations ou le genre est indéterminé. Le second permettra de parler d’un « troisième genre ».

Selon le site Ijsberg, le pronom suédois serait inspiré du finnois parlé dans la Finlande voisine. En finnois, le pronom « hän » signifie « il » ou « elle », « se » étant le pronom neutre (« it » en anglais, « es » en allemand). Ironiquement, des études indiquent que les jeunes Finnois associent le plus souvent « hän » au sexe mâle quand on leur demande d’illustrer la personne mentionnée. Le finnois n'est pas une langue germanique, mais finno-ougrienne. Son pronom « hän » n'est pas une invention récente.

Désormais, « hen » sera considéré par certains comme une manière de se référer à une personne sans avoir à mentionner son genre, dans le cas où le genre est inconnu, considéré non pertinent ou si cette personne est transgenre.

Sources : IJSBERG et RT




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1 commentaire:

Nina a dit…

http://www.slate.fr/monde/83599/suede-generation-education-enfant-roi

La Suède est-elle en train de créer une génération de petits cons?

Le problème, c’est que la Suède pourrait aussi être en train de former une génération de petits cons prétentieux, instables et aux tendances dépressives. C’est résumer de manière à peine grossière les propos tenus par Judith Woods sur le site du Telegraph. La journaliste vient en effet de mettre un coup de canif rageur dans le tableau idyllique de l’éducation à la suédoise.

C’est que cette manière d’élever les enfants est à l’opposé de l’«éducation britannique démodée» qui est la sienne. Ainsi, si sa fille de 5 ans se lance dans une crise dont les enfants et les pervers narcissiques ont le secret («Quoi!? Tu me forces à éteindre la télé pour aller à l’école? Tu es un monstre je ne t’aime plus, tu n’es plus ma copine»), elle ne la considérera pas «comme un individu» qui doit «être écouté» mais comme un enfant capricieux à remettre illico dans le droit chemin. Sa réponse à cette tentative de manipulation sera donc:


«Je n’ai jamais été ton amie. Les amis ne lavent pas tes chaussettes, ils ne t’achètent pas un manteau chaud pour l’hiver, pas plus qu’ils ne te forcent à te brosser les dents. Maintenant, tu t’habilles ou je téléphone à l’école. Ils appelleront la police pour qu’elle vienne arrêter et expulser tes Sylvanians.»

Fermeté, recadrage et un soupçon de menace. C’est selon elle la seule réaction possible face à un enfant capricieux. Ça fait d’elle une mère qui aime son enfant mais qui refuse de se laisser marcher sur la tête. Contrairement aux parents suédois qui la désespèrent.


«On peut négocier avec un adulte, certainement pas avec un enfant. De la même manière que laisser des pré-ados fixer l’heure de leur coucher est totalement irresponsable.»